Encore une année qui met notre endurance d’agriculteurs à l’épreuve…Et comme le dit l’adage : Les années se suivent mais ne se ressemblent pas…

Cette année, contrairement à l’année dernière, qui avait commencée par de grosses chaleurs, compromettant la pousse de l’herbe au printemps et limitant les réserves de hivernales, la météo nous a causé bien du tracas. En effet, la météo pluvieuse des mois de mai et juin, nous a empêché de commencer  les foins à la fin  mai comme d’habitude…

Habituellement à cette période, quand la météo nous promet une « fenêtre » d’au minimum 3, 4 jours de temps stable, les hommes de la ferme, Gérard, mon mari, Vincent, notre fils et Julien, notre salarié, enfourchent avec enthousiasme leurs tracteurs, heureux de la promesse d’une récolte de foin d’une qualité inégalée. Si le temps est favorable, il leur faudra plus de 2 semaines de grosses journées chargées, passées dans leurs tracteurs surchauffés, le dos endolori par les secousses, pour mettre au sec tout le foin nécessaire pour alimenter notre troupeau en hiver.

Or cette année, pas moyen d’avoir une météo favorable pour la fenaison. Il pleuvait presque tous les jours et le ciel gris et chargé nous enlevait chaque jour l’espoir d’avoir un foin de qualité. Pendant ce temps, l’herbe, boostée par le duo pluie/chaleur, prenait de la hauteur  pour finir par verser et se coucher, battue par de régulières pluies torrentielles. Quand l’herbe est couchée comme cela, elle jaunit, pourrit à la base et perd beaucoup de ses qualités nutritionnelles, indispensables à nos chères laitière. De plus, le fauchage des parcelles est rendu  plus difficile.

Finalement, ce n’est qu’à la fin du mois de juin, soit un mois plus tard que d’habitude, que l’herbe a été fauchée. A défaut de qualité, nous avons eu la quantité et nos hangars de stockage sont remplis à bloc d’énormes et lourds rouleaux. Le risque, quand la qualité du foin est médiocre, est que les vaches, qui n’aiment que les bonnes choses, fassent la fines bouche et ne finissent pas leur assiette, ce qui occasionnerait un travail supplémentaire journalier de nettoyage manuel des auges. Or, contre toute attente, elles ont décidé cette année de nous faire plaisir et de ne pas faire trop les difficiles en mâchonnant longuement et paisiblement ce foin plus dur et plus fibreux. C’est beau, la solidarité paysanne ;o)

Nos cerisiers aussi ont soufferts des excès d’eau. Leur maigre feuillage clairsemé est piqueté de taches de rouille. La récolte est rendue difficile par le murissement hétérogène de fruits de petite taille.

Voilà quelques semaines de passées, et il est temps maintenant de couper la deuxième pousse d’herbe… mais voilà, le peu d’herbe qui a repoussé après les foins se recroqueville et fane, tellement il fait chaud et sec. Il n’a pratiquement pas plu depuis des semaines … il semblerait que les nuages se soient déversés en abondance ailleurs et nous aient complètement oubliés. Comme l’année dernière, les prairies sont jaunes et sèches, la chaleur, accablante pour les hommes et pour les animaux, le débit des sources plus faible… Des heures passées sur les tracteurs pour faire quelques misérables rouleaux de regain.

Encore cette année, nous regrettons l’absence d’alternance pluie/soleil qui rendrait notre quotidien et nos taches plus fluides et ne pouvons que nous rendre à l’évidence qu’il faudra certainement à l’avenir essayer de composer avec …

A bientôt,

Myriam

marie odile
Soumis le 28 août 2016 à 21:10
Merci Myriam de ces nouvelles où l’on retrouve ta poésie et ta manière positive de voir les choses. On se doute quand même que c’est difficile, fatigant et source de soucis…
Heureusement les dames laitières semblent être compréhensives !
Courage à vous tous et espérons que l’automne vous sera plus doux .
Avec affection de JPierre et M Odile

Samuel
Soumis le 28 août 2016 à 21:21
Merci pour les nouvelles.
Bien désolé de voir que les caprices de la météo vous causent tant de difficultés, mais comme si bien dit, heureusement que les vaches coopèrent!

Philippe Wack
Soumis le 30 août 2016 à 14:00
Sympa d’avoir des nouvelles. N’étant pas dans le milieu agricole, je n’ai pas conscience des difficultés que vous pouvez rencontrer. J’ai bien constaté, avec mon micro-potager, que le printemps n’était pas favorable aux cultures mais vos soucis sont bien plus complexes. J’espère que vous aurez une bonne récolte pour les fruits d’arrière saison ; et donc de bons yaourts en perspective…